L’hôtel à insectes : Un refuge pour la biodiversité

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Qu’est-ce que c’est ?

Un hôtel à insectes est une structure spécialement conçue pour offrir un abri et un habitat propices à une variété d’insectes bénéfiques pour l’environnement, qu’on appelle auxiliaires de jardin. Ces structures sont souvent fabriquées à partir de matériaux naturels comme le bois, la paille, les bûches percées, les briques, et sont disposées de manière à créer différents espaces et niches où les insectes peuvent se loger.

Les auxiliaires, comment ça marche ?

La plupart des êtres vivants se nourrissent à leur tour d’être vivants, on appelle ça la chaîne alimentaire. Les plantes sont mangées par des végétariens, qui eux-mêmes sont dévorés par des prédateurs. Les prédateurs des prédateurs sont les parasites, qui se nourrissent de matières organiques mortes. Certains végétariens détruisent nos cultures en se nourrissant, ils sont donc considérés comme des ravageurs*, leurs prédateurs sont donc nos auxiliaires. Favoriser la biodiversité dans son jardin permet alors de profiter gratuitement des auxiliaires qui limitent les populations des végétariens qui  s’attaquent à nos cultures.

Ce qui discerne les prédateurs des parasites, c’est que le prédateur s’attaquera et dévorera sa proie vivante, tandis ce que le parasite lui, capturera sa proie et attendra qu’elle meurt avant de la dévorer. Le taux de parasitisme d’une population de ravageurs est souvent assez élevé, c’est d’ailleurs les auxiliaires les plus efficaces.

Il existe plusieurs types d’auxiliaires :

Les auxiliaires généralistes et spécialistes

Le prédateur généraliste ne fera pas de distinction entre les proies tant qu’elles sont à sa portée, on retrouve comme auxiliaire généraliste, le perce-oreille ou le moineau. Le régime alimentaire des prédateurs généralistes évolue en fonction du cycle de vie, le moineau sera « efficace » lors de l’élevage en chassant des larves et insectes pour nourrir ses petits, mais deviendra végétarien à l’âge adulte. Les prédateurs généralistes sont très efficaces, mais ne sont pas assez réguliers pour empêcher à eux seuls le contrôle de population des ravageurs. Quant  à lui, le prédateur spécialiste se caractérise par son étroit choix de proies. En se focalisant sur un seul groupe ou une seule espèce, il augmente considérablement son efficacité en ce qui concerne la régulation de population des ravageurs.

Les auxiliaires de protection et de nettoyage

Les auxiliaires de protection permettent de maintenir la quantité de ravageurs sous le seuil de tolérance, c’est-à-dire quand leur présence au sein du potager est tolérable, on retrouve par exemple les mouches prédatrices. Les auxiliaires de nettoyage interviennent quand le seuil de tolérance est dépassé et que les ravageurs pullulent, ils ont pour principale caractéristique  une forte fécondité. On peut prendre comme exemple les larves de coccinelles.

En quoi les insectes sont-ils cruciaux en milieu urbain ?

Les insectes, tels que les abeilles, les papillons et les bourdons, jouent un rôle vital dans la pollinisation des plantes, y compris de nombreuses cultures alimentaires. Leur présence favorise la reproduction des plantes et contribue à la production d’aliments pour les habitants des villes.

Certains insectes, comme les coléoptères et les vers de terre, sont des décomposeurs essentiels qui contribuent à la décomposition des déchets organiques. Ils jouent donc un rôle crucial dans le recyclage des nutriments et dans le maintien de la santé des sols urbains.

Certains insectes, tels que les coccinelles et les guêpes parasitoïdes, sont des prédateurs naturels des insectes ravageurs. Leur présence aide à contrôler les populations de ravageurs et à réduire la nécessité d’utiliser des pesticides nocifs pour l’environnement.

Les insectes servent de sources de nourriture à de nombreux autres animaux urbains, tels que les oiseaux, les reptiles et les mammifères. Ils contribuent ainsi à maintenir l’équilibre des chaînes alimentaires en milieu urbain.

Les menaces planants sur nos amis de petites tailles

L’expansion urbaine entraîne la destruction et la fragmentation des habitats naturels des insectes, réduisant ainsi leurs populations et leur diversité.

La pollution de l’air, de l’eau et des sols urbains peut être nocive pour les insectes, affectant leur santé et leur capacité à se reproduire.

L’utilisation excessive de pesticides en milieu urbain peut entraîner la mort directe d’insectes non ciblés et perturber les écosystèmes locaux.

Les changements climatiques, tels que l’augmentation des températures et les événements météorologiques extrêmes, peuvent affecter les populations d’insectes urbains et perturber leurs cycles de vie.

Quels insectes fréquenteront notre hôtel ?

Les osmies, également connues sous le nom d’abeilles maçonnes, sont des pollinisateurs efficaces présents dans nos villes. Elles creusent des galeries dans le sol ou utilisent des cavités naturelles pour construire leurs nids, contribuant ainsi à la pollinisation des plantes urbaines. Leur présence en ville est un indicateur de la santé de nos écosystèmes urbains.

Les guêpes, bien qu’elles puissent parfois être redoutées, jouent également un rôle important dans l’équilibre écologique urbain. Elles se nourrissent souvent de petits insectes nuisibles et contribuent ainsi à réguler les populations d’insectes dans nos villes. De plus, elles participent à la pollinisation des plantes en transportant involontairement du pollen d’une fleur à l’autre.

La coccinelle est une alliée bien connue des jardiniers, se nourrissant principalement de pucerons et d’autres insectes nuisibles pour les plantes. Reconnaissables à leurs couleurs vives et à leurs points noirs caractéristiques, les coccinelles ajoutent une touche de couleur et de charme à nos jardins urbains tout en contribuant à leur santé et à leur équilibre écologique.

Les chrysopes, également appelées « demoiselles aux yeux d’or », sont des insectes prédateurs bénéfiques pour les jardins urbains. Leurs larves se nourrissent de pucerons, de cochenilles et d’autres insectes nuisibles, contribuant ainsi à la régulation naturelle des populations d’insectes dans nos environnements urbains. Leur présence est un indicateur de la santé de nos écosystèmes urbains.

Les papillons de nuit, bien que souvent méconnus et nocturnes, jouent un rôle important dans la pollinisation des plantes urbaines. Leurs couleurs et motifs variés ajoutent une beauté mystérieuse à nos nuits urbaines, tandis que leur rôle dans la reproduction des plantes contribue à maintenir la biodiversité et la santé des écosystèmes urbains.

Les perce-oreilles sont des prédateurs bénéfiques pour les jardins urbains, se nourrissant principalement d’insectes nuisibles tels que les pucerons et les acariens. Reconnaissables à leurs pinces à l’extrémité de leur abdomen, ils sont souvent observés se faufilant dans les jardins et les espaces verts urbains, contribuant ainsi à maintenir l’équilibre écologique de nos villes.

* Le terme « ravageur » est principalement employé dans le cadre de l’agriculture et dans un contexte TROUVER LE MOT. Dans le contexte de l’agriculture, les ravageurs désignent les organismes, tels que les insectes, les maladies, les mauvaises herbes, les rongeurs ou les oiseaux, qui causent des dommages aux cultures agricoles. Ces organismes nuisibles peuvent réduire le rendement des cultures, compromettre la qualité des produits agricoles ou même entraîner des pertes économiques importantes pour les agriculteurs.


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Nous te proposons une sélection de ressources pour en apprendre plus sur la biodiversité en ville.

  • « Une vie sur notre planète », David Attenborough
  • « Biodiversité, fais-la toi-même ! », Caroline Burzynski-Delloye
  • « Les auxiliaires au jardin, une solution alternative aux pesticides », Vincent Albouy
  • « Copain des petites bêtes », Léon Rogez